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Coulées de boues

Ces dernières années, face à l’évolution de l’agriculture, à l’urbanisation et aux changements climatiques que nous connaissons, les importants évènements pluvieux se transforment bien souvent en coulées de boues, inondations et débordements de cours d’eau en particulier à Genappe, commune à caractère rural, où plus de 70% du territoire (environ 6300 ha) sont consacrés à l’agriculture.

Les coulées de boues sont le résultat de l’érosion hydrique qui est le processus d’altération de la couche superficielle du sol sous l’action de l’eau.

On distingue deux types d’érosion hydrique :

  • L’érosion diffuse se produit lorsque le relief de la parcelle est moins marqué et que le phénomène est quasiment uniforme.

  • L’érosion concentrée est provoquée par un relief plus important ou par des irrégularités sur la parcelle (par exemple, des ornières, sillons, chemins,…). L’eau atteint des vitesses plus importantes et provoque la formation de rigoles ou de ravines.

 

Les causes des coulées de boue

L'importance des précipitations

La cause principale des coulées de boues réside dans l’intensité de l’évènement pluvieux. La taille et la vitesse de chute des gouttes vont provoquer un détachement plus ou moins important des particules de sols. Le ruissellement de ces eaux va provoquer un frottement qui accentue ce phénomène.

On ne peut nier une évolution du climat qui tend à rendre ce genre d’intempéries plus fréquentes. Des pluies ayant théoriquement une période retour d’au moins 20 ans (elles surviennent tous les 20 ans, d’après les statistiques), sont tombées deux fois en trois ans sur Genappe (en mars 2009,  mai 2012 et juin 2016).

Les pratiques agricoles

D’un point de vue agricole, les causes des coulées de boues et du ruissellement sont bien connues :

  • Cultures à risque (cultures sarclées : maïs, pomme de terre, betteraves,…) sur des terrains en pente ;
  • Compactage du sol par les machines agricoles : Les eaux ne s’infiltrent plus et ruissellent plus facilement ;
  • Manque de couverture du sol : La pluie altère fortement les sols nus ;
  • Travail trop fin de la terre : La mise en boue est plus rapide ;
  • Etc.

Autant d’aspects dont doivent tenir compte les agriculteurs tout en respectant leurs contrats de culture poussant de plus en plus à une production maximale.

L'urbanisation

Les voiries ou les constructions situées dans des cuvettes ou des fonds de vallons imperméabilisent le sol, servent de chenaux pour les eaux d’écoulement et empêchent leur infiltration.

Des permis de bâtir ont été octroyés dans des zones d’aléa d’inondation ou face à des axes de ruissellement concentré à une époque où on ne se préoccupait pas de ce genre de problèmes, plus rares.

Les conséquences des coulées de boue

Pour la parcelle agricole
  • Déracinement des cultures ;
  • Pertes de terre, réduction de la profondeur du sol explorable par les racines ;
  • Pertes d’éléments nutritifs et de matière organique rendant le sol moins fertile à long terme ;
  • Dégradation de la parcelle et des talus en bordure par des ravines et des rigoles.
Hors parcelle
  • Inondations et coulées de boues dans les habitations en aval demandant des coûts de remise en état ;
  • Risque d’accidents sur les voiries ;
  • Entrainement de boue dans les plans d’eaux, bassins d’orage, collecteurs et cours d’eau provoquant des accumulations de sédiments et donc des risques accrus de débordement et d’inondation ;
  • Entrainement de substances nocives à la vie de ces cours d’eau.

Ce que fait la commune : 

En 2010, la faculté de Gembloux Agro Bio Tech a été chargée de réaliser une étude sur huit endroits sensibles de la commune.

Au lendemain des inondations de 2012, la commune a souhaité s'entourer de spécialistes/techniciens. Nous avons sollicité l’aide de la cellule GISER (Gestion Intégrée Sol-Érosion-Ruissellement), un pôle de recherche et d’information technique sur l’érosion des terres agricoles financé par la Région wallonne. GISER, qui regroupe des chercheurs de la faculté de Gembloux et de l’UCL, travaille déjà en partenariat avec de nombreuses communes de Wallonie.

Un budget a également été débloqué pour faire appel à un bureau d’étude spécialisé, Geodex, qui contribuera à la lutte contre les coulées de boues, spécialement au niveau technique (type d’aménagements, dimensionnement).

Les méthodes de lutte contre les coulées de boues

Les méthodes agro-environnementales

Les méthodes agro-environnementales (MAE) sont des mesures à caractère volontaire faisant l’objet de subventions agro-environnementales pour les agriculteurs si les conditions sont bien respectées. Il existe cinq MAE étant en rapport étroit avec la lutte contre l’érosion.

MAE 1 : Éléments du réseau écologique et du paysage :

  • Haies et bandes boisées (50€ par an par tranche de 200 mètres)
  • Arbres, arbustes et buissons (25€ par an par tranche de 10 éléments)
  • Mares (50€ par an par mare)

Installés en aval de la parcelle agricole, les haies, arbres et arbustes bloquent les particules de sols et permettent d'infiltrer une partie des eaux d'écoulement.

Les mares, elles, servent de zones tampons et d'infiltration en recueillant les eaux de ruissellement provenant de l’amont.

Ces aménagements peuvent également constituer des zones de grand intérêt biologique.

Mare tampon en aval d'un champ - Vieux-Genappe

 

MAE 2 : Prairies naturelles (200€ par an par hectare) :

Les prairies naturelles permanentes dans les bas-fonds humides sont synonymes de biodiversité et freinent le ruissellement. L’érosion y presque nulle et elles constituent des zones d’infiltration et de dépôt des sédiments.

MAE 3 : Tournières enherbées en bordure de culture (21,6€ par an par tronçon de 20 mètres) :

Les bandes enherbées en bas de parcelle ont un rôle palliatif, elles freinent le ruissellement, provoquent l’infiltration de l’eau et retiennent les sédiments.

Elles sont également bénéfiques pour la flore et la faune sauvage.

Bande enherbée en bordure de champ - Baisy-Thy

 

MAE 4 : Couverture hivernale du sol (100€ par an par hectare) :

Le couvert végétal d’hiver exerce une action préventive. Il protège le sol de l'impact des gouttes de pluie, stimule l’activité microbienne, constitue un apport de matière organique et améliore la structure du sol.

MAE 5 : Bandes de parcelle aménagées (30€ par an par tronçon de 20 mètres) :

Les bandes enherbées situées en milieu ou en amont de parcelle ont un rôle préventif, elles ralentissent et infiltrent les eaux de ruissellement pour limiter l’érosion dans la partie en aval. L’intervention d’un conseiller agro-environnemental est nécessaire.

Chenal enherbé en milieu de champ - Glabais

 

Bandes aménagées - Ways

 

Autres méthodes subventionnées

Il existe d'autres méthodes de lutte contre les coulées de boues qui ne sont subventionnées que si elles sont installées sur le domaine public. Ces méthodes s'adressent donc plus particulièrement aux communes.

Les fossés et talus :

Les fossés permettent de capter et d’infiltrer les eaux de ruissellement et/ou de les diriger vers un dispositif adapté. Des buttes transversales, ou redents, qui créent des « compartiments » dans le fossé améliorent l’infiltration des eaux en augmentant la surface de contact.

Fossé en bordure de champ - Baisy-Thy

 

Les talus, ou digues, permettent de créer des zones temporairement inondables pour l’infiltration des eaux de ruissellement ou dévier ces eaux vers un endroit choisi.

Il est possible d’associer un talus à un fossé pour plus d’efficacité.

Les fascines :

Les fascines sont des barrières composées de fagots de branchage. Elles diminuent la vitesse d’écoulement des eaux et sédimentent les particules de sol contenues dans celles-ci. Elles constituent des sortes de filtres qui retiennent la terre mais laissent passer l’eau, il n’y a donc pas de création de zone inondable. On distingue deux types de fascines :

  • Les fascines en bois mort ont une durée de vie de 2 à 4 ans. Il faut privilégier des essences d’arbre résistantes au pourrissement comme le saule, le noisetier ou le hêtre.
  • Les fascines vivantes ont une durée de vie nettement plus longue. Après avoir pris racine, la fascine se transforme en haie et nécessite donc un certain entretien.

Une fascine installée en bord de champ, en aval, permet de retenir les terres et d’empêcher les coulées boueuses dans les propriétés voisines. En cas d’axes de flux de ruissellement concentré, une fascine plein-champ diminuera les dégradations de la parcelle comme les rigoles ou les ravines.

  

Méthodes non subventionnées :

Les bandes tassées :

Le tassement de la terre permet une meilleure cohésion entre les particules du sol, sa résistance à l’inclinaison est donc accrue. Il est à réaliser le long des talwegs, ou fonds de vallon, où l’eau ruisselle lors des précipitations. Deux passages de tracteur, une bande tassée d’environ 10 mètres de large suffisent amplement. Le double semis peut également être utilisé avant le tassement afin de renforcer l’ancrage des racines et de diminuer la vitesse d’écoulement des eaux. 

Les inter-buttes en pommes de terre :

Des barrages transversaux dans les inter-buttes permettent d’empêcher le ruissellement et de créer des zones d’infiltration lors d’intempéries. On estime que le ruissellement est divisé par six grâce à un tel aménagement. Cependant, cette technique ne convient pas pour des parcelles à pente importante et il est conseillé d’ajouter une bande enherbée en aval en cas de débordement des compartiments. Il existe des outils spécifiques permettant de réaliser facilement cette méthode.

Micro-barrages dans les interbuttes

 

Les techniques culturales sans labour :

Les techniques culturales sans labour (TCSL) permettent, en maintenant les résidus de culture en surface, de protéger le sol de la battance, d’augmenter la quantité de matière organique en surface, de favoriser l’activité biologique du sol et d’améliorer sa structure et sa stabilité.

Le nombre de passage d’outils dans une parcelle pour une même culture définit le degré de simplification de cette culture dont l’ultime stade est le semis direct qui ne nécessite aucun travail préalable du sol :

  • Décompactage : Le sol n’est pas retourné mais il est travaillé à la même profondeur qu’un labour classique en mélangeant ou non les horizons ;
  • Déchaumage profond : Le sol est mélangé jusqu’à 20 cm de profondeur ;
  • Déchaumage superficiel : Le sol est mélangé jusqu’à 10 cm de profondeur ;
  • Semis direct : Aucun travail n’est réalisé, le semis est pratiqué dans les résidus de culture ou dans un couvert végétal grâce à un semoir spécifique. La quantité de matière organique en surface est maximale. 

Des rotations et assolements adaptés :

Il faut accorder une attention particulière aux parcelles sensibles à l’érosion et aux parcelles à risque (pente de plus de 10%). De telles parcelles doivent bénéficier d’une couverture végétale aussi longue que possible et de cultures améliorant la structure du sol. Des cultures à risques d’érosion ou des sols nus peuvent être mis en place en alternance avec de telles cultures pour diminuer la longueur de pente, freiner le ruissellement et favoriser l’infiltration de l’eau. Même dans une pente moins importante, une monoculture sur une grande parcelle comporte des risques d’érosion importants du fait de la longueur de la pente.

 

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